L’année commence fort pour Payfit, une start-up spécialisée dans l’édition de logiciel de paie. La société annonce une levée de fonds de 254 millions d’euros et s’offre le statut de licorne, la 23ème de la French Tech.
Évoluant dans un domaine peu connu, la start-up a créé un véritable écosystème qui plaît aux PME. Découvrez tout sur cette start-up, son activité, ses projets ainsi que sur sa levée de fonds.
Une levée de 254 millions pour obtenir le statut de licorne
Après une année 2021 marquée par des levées de fonds records pour les start-ups françaises, Payfit ouvre le bal de 2022 avec sa plus grosse levée. La startup n’en est pas à sa première augmentation de capital, avec une dernière levée qui date de seulement 9 mois.
La levée de fonds en chiffres
287 millions de dollars, soit 234 millions d’euros, c’est le montant levé après un tour de table mené auprès de General Atlantic, fonds d’investissement américain. Ce financement s’est également fait grâce aux investisseurs historiques, notamment Eurazeo ainsi que la bpifrance. Parmi les actionnaires on compte des personnalités reconnus, comme Oleg Tscheltzoff (Fotolia) et Xavier Niel (CEO de Free).
Cette levée de fonds en série E n’est pas la première, l’entreprise ayant déjà levé du capital à hauteur de 433 millions d’euros depuis sa création en 2015. Le principal but de cette levée est bien entendu de financer la croissance de l’entreprise, mais aussi de développer son offre à l’international. La start-up est accompagnée par le très connu incubateur The Family, présent depuis la création de Payfit.
Payfit, c’est quoi ?
Payfit crée et édite des logiciels de paie et de gestion des ressources humaines (RH). Sa mission est d’aider les petites entreprises (TPE) ainsi que les moyennes (PME) à déléguer l’établissement des fiches de paie, 100% en ligne.
Image issue du site payfit.com
L’idée est apparue rapidement quand les fondateurs se sont rendus compte que la gestion de la paie et des ressources humaines était une tâche difficile, mais surtout répétitive pour toutes les entreprises. En faisant ce constat, la start-up a été fondée en 2015 afin de créer un logiciel capable d’automatiser ces tâches.
Payfit, une solution qui plaît à l’étranger
La jeune start-up a levé des fonds auprès d’investisseurs déjà connus par les entrepreneurs français. En effet, l’investisseur principal est un fonds de capital-risque qui a déjà investi dans Doctolib et Spendesk. Avec des soutiens de taille, la start-up a de grandes chances de conquérir les marchés européens au plus vite.
La start-up propose en clair un logiciel SaaS en BtoB monétisé en abonnement. Un business-model de fintech que peu d’entreprises arrive à rentabiliser. Payfit réalise cet exploit avec une base actuelle de 6000 clients et un chiffre d’affaires en progression constante.
Les projets de la start-up
La jeune pousse souhaite augmenter drastiquement sa base de clients en Europe. Pour ce faire, de nouvelles fonctionnalités viendront s’ajouter à celles déjà proposées. Parmi les nouveautés, le logiciel de la société compte prendre en charge la gestion des entretiens annuels et des notes de frais.
Le co-fondateur et actuel CEO de la start-up Firmin Zocchetto prévoit d’atteindre les 100 millions de revenus par an d’ici 2023. Rappelons que la société se base d’ores et déjà sur un business-plan rentable, qui génère environ 50 millions d’euros annuels selon Lesechos.
Afin d’accompagner des projets ambitieux, la start-up compte sur ses 700 collaborateurs existants en premier lieu, mais prévoit également un vaste plan de recrutement. Les fonds levés serviront ainsi à la création de 400 nouveaux postes. L’entreprise annonce par ailleurs recruter également en télétravail.
Profitant de la grande vague de digitalisation des sociétés, la jeune pousse compte bien profiter de ce phénomène pour attirer de nouveaux clients. Déjà présent en Allemagne, Angleterre et Espagne, la startup compte élargir son offre à d’autres pays. Ses activités hors hexagone ont été parmi les plus rentables avec des chiffres multipliés par 3 environ pour l’année 2021.
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Lever des fonds n’était que la première étape pour la start-up au fort potentiel de croissance, régulièrement promue au statut de licorne avant que cela soit officiel. Toutefois, créer de la technologie coûte cher et la concurrence fait rage, surtout quand il s’agit de recruter des experts.
Comment faire face aux autres sociétés technologiques ?
En réalisant cette importante levée de fonds, les sociétés de capital-investissement ont exprimé leurs intérêts pour des solutions technologiques B2B. Payfit a su bénéficier de cet intérêt mais pourrait ne pas être la seule startup a vouloir se positionner dans le domaine des RH, de la comptabilité et de la paie.
La start-up a fait face à des problèmes de logiciels, mais a été également victime de son succès, à la manière d’autres entreprises innovantes et startups comme OVH. En clair, l’entreprise a attiré beaucoup de clients en même temps et ne disposait pas à ce moment de moyens humains et techniques suffisants pour répondre aux besoins clients.
Cependant, le réel obstacle que va rencontrer Payfit, c’est le recrutement de profils tech pour améliorer son logiciel. La start-up a déjà réussi à recruter un ancien de Google et Amazon, pour perfectionner la tech. Une nouvelle levée de fonds est donc possible dans les années à venir, pour faire face aux sociétés concurrentes, financer à bien plus d’un million d’euros, qui cherchent également à recruter des profils tech.
Les investisseurs et business-angels voient en Payfit un potentiel incroyable, car la start-up se place sur deux marchés en même temps. D’un côté grâce au logiciel de paie, dont ont besoin les petites entreprises. De l’autre côté, la possibilité de gérer les ressources humaines, point clé dans le développement des PME.
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