Après un début de semaine chargé en levée de fonds, c’est au tour de Qonto, une fintech, d’annoncer une levée de 486 millions d’euros. Un montant colossal qui permet à la start-up créée en 2017 de prendre le 2ème place des licornes les plus valorisées, derrière BackMarket.
Une levée de fonds record pour Qonto
Les levées de fonds s’enchaînent pour ce début 2022 et l’année commence bien pour la jeune start-up, qui vient d’annoncer une levée de fonds record. La néo banque se porte mieux que jamais et intègre le cercle de moins en moins fermés des licornes françaises. Avec cette importante levée de fonds, Qonto prend même la deuxième place des licornes les plus valorisées, devant Sorare, mais derrière Backmarket.
La levée de fonds en chiffres
553 millions de dollars, soit 486 millions d’euros. C’est le montant levé par la jeune pousse grâce à un tour de table mené par deux fonds d’investissement américain, Tiger Global et TVC. La start-up réussit donc avec cette augmentation de capital à séduire des acteurs importants du capital-risque, mais prolonge également la confiance de ses investisseurs historiques.
L’entreprise qui avait levé des fonds à hauteur de 104 millions début 2020 réaffirme donc son statut d’entreprise et fintech à fort potentiel. Niveau incubateur ou accélérateur, la start-up n’est pas suivie, selon nos informations. Cette levée de fonds en série D est la cinquième de l’entreprise, qui atteint désormais une valorisation de 4,4 milliards d’euros.
Qonto, c’est quoi ?
Qonto est une néo-banque qui s’adresse aux TPE, PME et indépendants (auto-entrepreneurs). La société propose divers services financiers qui allient les services traditionnels d’une banque (paiements, virements) à une gestion comptable. En clair, l’entreprise permet à ses clients de gérer les versements et réception de paiements d’une façon simple, et surtout avec moins de frais qu’une banque traditionnelle.
La start-up est née en 2017 pour offrir une solution financière BtoB complète. En réalité, Qonto est plus qu’une simple banque et permet d’aider ses clients à obtenir des prêts, que ce soit auprès de la bpifrance par exemple. Pendant la crise sanitaire, la start-up a également renseigné ses clients pour créer une campagne de financement participatif (crowdfunding).
Alexandre Prot, le CEO et fondateur de la start-up souhaitait en 2020 que Qonto devienne un organisme de crédit pour prêter de l’argent aux entrepreneurs. Cependant, l’entreprise a renoncé à ce choix, évoquant un manque de temps et de capital.
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Une nouvelle levée de fonds dans les années à venir peut donc être envisageable pour renouer avec cet objectif. Cependant, la start-up a créé un partenariat avec October, une plateforme de prêts aux entreprises, qui lui permet de proposer des prêts à ses clients.
Conquérir le marché de l’Europe pour atteindre le million de clients
Cette importante levée de fonds a un principal but, financer la croissance de l’entreprise. Le business-plan est donc simple pour la jeune pousse, continuer de solidifier son offre dans les pays où elle est déjà présente (Espagne, Allemagne, Italie et France). De plus, la start-up compte se développer dans d’autres pays européens et conquérir des parts de marchés à d‘autres entreprises innovantes et startups en matière financière.
Les projets de Qonto
Parmi les projets de Qonto, celui qui importe le plus est d’atteindre la barre symbolique du million de clients d’ici 2025. Grâce à cette levée de capital, la startup a en réalité doublé son objectif, qui était de 500.000 clients auparavant.
Pour atteindre ce cap, les fondateurs visent plutôt des clients hors hexagone, et annoncent même que d’ici 2025 les trois quarts des nouveaux clients seront trouvés hors de France.
L’autre projet, c’est de développer les offres de partenariats pour proposer un écosystème toujours plus performant, et à moindre coûts aux entreprises. La plateforme propose d’ores et déjà une marketplace d’outils pour les entrepreneurs. Ces derniers permettent de gérer les ressources humaines, la comptabilité, les différentes assurances etc.
Afin d’atteindre ces objectifs ambitieux, la startup compte sur un vaste plan de recrutement, qui devrait lui permettre d’atteindre 2000 collaborateurs dans les années à venir. Pour optimiser le recrutement, l’entreprise souhaite également créer un programme européen, nommé “Qonto Campus”.
La néo banque, un business rentable ?
Bien que les fintech affichent aujourd’hui des valorisations vertigineuses, un bon nombre d’entre elles ne sont tout simplement pas rentables. Plusieurs investisseurs, business angels et fonds de capital-risque continuent cependant de financer des projets de néo-banques. En réalité, ce qui génère cette baisse de rentabilité, c’est avant tout l’immense concurrence qui existe sur le marché des banques en ligne.
Par exemple, ING direct a récemment fermé sa branche banque en ligne car la société n’arrivait pas à être rentable. Le business-model des banques digitales se base aujourd’hui sur la gratuité des opérations bancaires, des cadeaux de bienvenue et autres. Avec toutes ces dépenses, l’entreprise croulait sous les dettes et a décidé de clôturer les comptes de ses clients.
Pour Qonto, c’est loin d’être le cas. En effet, l’entreprise possède déjà plus de 200.000 clients et est bénéficiaire. De plus, cette néo-banque s’adresse uniquement aux entrepreneurs et est donc une solution B2B. Il est important de le préciser, car la plupart des banques en ligne déficitaires le sont car les clients sont inactifs et rapportent peu d’argent.
Qonto s’adresse à des pros, qui sont par essence très actifs et utilisent leurs comptes bancaires régulièrement. De plus, la start-up se base sur un modèle payant, à abonnement, qui permet de rentabiliser plus facilement ses services bancaires.
En clair, Qonto fait partie des start-ups qui ont de beaux jours devant elles et qui continuent de motiver l’entrepreunariat en France. Lever des fonds n’était que la première étape d’une future expansion internationale pour la jeune start-up. Un entrepreneur et investisseur présent pour cette levée annonce par ailleurs que cette société peut venir concurrencer Revolut et d’autres fintech déjà bien en place.