La levée de fonds d’Exotec : La première licorne industrielle

Le logo d'Exotec

Après plusieurs importantes levées de fonds pour de début d’année, c’est au tour d’Exotec, d’annoncer une forte augmentation de capital. La jeune pousse devient avec cette levée de fonds de 335 millions de dollars une licorne. Découvrez tout sur cette start-up ainsi que sur sa dernière levée de fonds. 

Exotec : Une levée de fonds record dans la robotique

Le cercle de moins en moins fermé des licornes regroupent beaucoup de fintech, de marketplaces et de logiciels. Cependant, la levée de fonds d’Exotec donne un nouveau souffle à la French Tech, en effet, elle devient la première licorne industrielle en France. Spécialisée dans la conception de robot logistique, la start-up vaut désormais 2 milliards de dollars. 

Les robots d'Exotec
crédits : lesnumeriques.com

La levée de fonds en chiffres 

335 millions de dollars, soit 292 millions d’euros, c’est le montant levé par la start-up, grâce à un tour de table mené par Goldman Sachs Asset Management. Parmi les investisseurs de cette levée de fonds en série D, on retrouve également la bpifrance, ainsi que 83North, fonds d’investissement britannique. 

La startup est accompagnée par l’incubateur Télécom Paris Novation Center. Grâce à cet accompagnement, Exotec a pu obtenir le soutien d’acteurs majeurs du capital-risque, ainsi que de business-angels réputés. C’est notamment grâce à eux que la start-up a pu lever des fonds en 2020 à hauteur de 90 millions de dollars. En tout, la start-up lilloise à lever 415 millions d’euros depuis sa création, en 2015. 

La mission d’Exotec 

Exotec est une start-up spécialisée dans la conception de robots pour le traitement des commandes. C’est donc une entreprise BtoB qui s’adresse aux entrepôts des e-commerces dans le monde entier. Romain Moulin, Ceo et co-fondateur énonce dans une interview que la création de cette start-up a comme principal objectif de pallier le manque de main d’œuvre dans les entrepôts d’e-commerce

La mission de la start-up est en effet de soulager les tâches pénibles et répétitives, tout en assurant un travail commun avec l’humain. Le robot de l’entreprise est nommé Skypod et permet d’améliorer le processus de traitement des commandes. 

Profiter des fonds de capital-risque et du crowdfunding pour créer un entrepôt e-commerce

Exotec n’est pas vraiment connu du grand public, mais possède déjà de nombreux clients importants en France. Parmi eux, on note notamment Cdiscount, leader français du e-commerce ainsi que Décathlon. 

Cependant, le business-model de la start-up séduit également hors hexagone, où elle réalise près de 40% de son chiffre d’affaires. L’entreprise qui dépasse désormais les deux milliards de valorisation, annonce un chiffre d’affaires de 105 millions d’euros en 2021 et annonce le double pour l’année 2022. Le chiffre d’affaires de la société lilloise a doublé chaque année depuis sa création, une performance remarquable dans l’écosystème start-up.  

Exotec : Une ambition internationale 

Si l’entreprise a déjà séduit de gros clients B2B en France, son business-plan se base désormais sur une expansion internationale. Cet important financement a en effet pour but de financer la croissance de l’entreprise, mais aussi de l’aider à développer son offre à l’étranger. 

La jeune pousse profite du boom de l’e-commerce ces dernières années pour conquérir un secteur à fort potentiel de croissance. Cependant, l’entreprise n’est pas seule et de nombreux financements voient le jour pour proposer la robotisation des entrepôts des plus gros e-commerces. 

La start-up profite du boom de l’e-commerce pour se développer à l’international 

le e-commerce génère des million d'euros

L’e-commerce ne sait jamais porté aussi bien et toutes les entreprises spécialisées ont besoin d’entrepôts pour gérer leurs stocks. Grâce à la technologie, quelques start-ups dont Exotec proposent de robotiser ces entrepôts. Il existe en réalité une énorme demande, car les sociétés d’e-commerce peine à trouver de la main d’œuvre. 

Grâce à cette nouvelle levée de fonds, la start-up souhaite conforter son offre en France, mais également se développer à l’étranger. L’argent récolté grâce à cette levée de capital va donc principalement servir à la R&D pour créer de nouveaux robots, mais aussi pour perfectionner celui existant. 

Pour atteindre ses objectifs, la start-up compte sur un vaste plan de recrutement, avec environ 500 postes à pourvoir dans les prochaines années. Afin de se développer plus rapidement sur les marchés internationaux, la start-up a récemment ouvert des bureaux aux Etats-Unis

La start-up souhaite notamment se positionner dans ce pays, qui n’est pas beaucoup robotisé au niveau des entrepôts de e-commerce. Avec le soutien et l’appui financier d’un acteur important du capital-investissement aux Etats-Unis, la start-up compte bien s’y implanter rapidement. Toutefois, de nombreuses entreprises innovantes en Europe et outre Atlantique souhaitent également répondre à la demande des entreprises e-commerce en fournissant des robots. 

La robotique, un secteur assez rentable ? 

Tous les entrepreneurs le savent, la tech, ça coûte cher à créer. En ce qui concerne la création de robot aussi sophistiqué, le prix peut vite grimper et diminuer la marge à la vente. Cependant, la start-up lilloise s’en sort bien en étant déjà bénéficiaire. L’entreprise est passée du stade de projet innovant à PME industrielle en seulement 5 ans. Ce qui est assez rare dans le domaine des startups où les projets d’entreprises s’arrêtent rapidement, parfois dès l’amorçage. 

Cependant, prendre le leadership à l’international va être compliqué pour la start-up. En réalité, les quelques entreprises déjà bien implantées et réalisant plusieurs milliards de dollars de chiffres d’affaires vont être difficiles à dépasser. 

Néanmoins, des partners qui ont participé à la levée de fonds estiment qu’Exotec peut largement les dépasser à terme. La société possède une technologie avancée et parmi les meilleures du marché, ce qui pourrait lui permettre de prendre la place de numéro 1. 

Au niveau européen, cette start-up n’est pas la seule à vouloir robotiser les entrepôts de e-commerce. Un bras de fer judiciaire est à ce jour lancé entre deux entreprises, AutoStore et Ocado qui souhaite également vendre leurs technologies. Le conflit concerne ici une violation de brevets, selon le site usinedigitale

Dans tous les cas, cette levée de fonds est une bonne nouvelle pour l’entrepreunariat. Premièrement, la start-up a levé des fonds à hauteur de centaines de millions et en dehors de Paris pour devenir une licorne. Deuxièmement, elle ne fait pas partie des secteurs les plus financés, comme les fintechs, l’e-commerce ou les SaaS. 

En effet, un investisseur a moins tendance à placer des fonds propres dans des projets industriels aujourd’hui. Cette levée donne donc de l’espoir à tous les projets de ce type pour les années à venir.